Les bombyx disparates peuvent pulluler certaines années...
Lymantria dispar
( Linnaeus, 1758 )
Bombyx disparate mâle collé à la vitre de la porte-fenêtre du salon
Synonyme : Zigzag
Lépidoptère très répandu dans tout l'hémisphère nord, de la famille des Lymantriidae.
Le dimorphisme sexuel très important ainsi que la variabilité de la couleur de base sont à l'origine du qualificatif "dispar" (disparate) dans le nom de cette espèce.
Le mâle brun-roussâtre plus ou moins foncé ou clair avec les ailes antérieures traversées de 4 à 5 lignes noirâtres, plus petit que la femelle, porte des antennes bipectinées très développées.
La femelle, de couleur beaucoup plus claire presque blanchâtre avec des lignes brunes, a un abdomen très velu et volumineux, rempli d'œufs (de 300 à 400 voire plus !) au point de ne plus pouvoir voler. ses antennes sont filiformes.
Envergure : La femelle à une envergure de 55 à 60 mm, celle du mâle ne dépasse guère les 30 à 40 mm.
Les antennes bipectinées caractérisent le mâle (Observée à Orléans)
Période de vol : C'est une espèce univoltine dont les imagos sont visibles en juillet-août. Le mâle vole de jour en faisant des zigzags d'où son autre nom vernaculaire. La femelle est nocturne. Les antennes plumeuses démesurées du mâle lui permettent de capter les phéromones émises par la femelle pour l'attirer.
La ponte a lieu sitôt l'accouplement accompli. La femelle dépose alors ses œufs par plaques sur l'écorce des arbres où ils passeront tout l'hiver recouverts par la femelle d'une épaisse couche feutrée de poils jaunes.
L’éclosion se produit en mars-avril, les jeunes chenilles très velues, non urticantes, grisâtres (certaines peuvent tirer sur le roux), se laissent pendre à un fil soyeux leur permettant d’être transportées par le vent parfois sur des dizaines de kilomètres, ce qui explique l’apparition de nouveaux foyers dans des sites où ni pontes ni chenilles n’avaient précédemment été observées.
Plantes hôtes : Les chenilles du Bombyx disparate sont polyphages sur de nombreux feuillus avec une préférence pour les chênes et ne dédaignent pas les arbres fruitiers et les plantes du maquis méditerranéen (bruyères, arbousiers...). Le développement des chenilles ont un cycle de métamorphose qui dure 2 mois pendant lesquels elles s'alimentent voracement. Les chenilles de bombyx disparate sont des ravageurs forestiers parmi les plus redoutables. Elles peuvent causer des dégâts considérables avec des défoliations partielles d'autant plus importantes qu'il peut y avoir certaines années surpopulation de cette espèce.
La chenille est reconnaissables à des verrues rouges et bleues
Cycle de développement du Bombyx :
- Au premier stade larvaire, les jeunes chenilles dévorent la face inférieure des feuilles, les jeunes feuilles bien tendres et les bourgeons floraux.
- Au deuxième stade, les chenilles découpent les feuilles qu’elles mangent plus ou moins partiellement, le reste des feuilles tombant au pied des arbres.
- Lors du troisième stade larvaire en cas de surpopulation et donc de manque de nourriture, les chenilles peuvent migrer massivement vers d'autres arbres.
- Au quatrième stade larvaire, les chenilles peuvent mesurer jusqu'à 70 mm de long et se reconnaissent facilement à leurs paires de verrues dorsales par segment, bleues sur les 5 premiers, rouges sur les 6 derniers.
- Vers la fin juin, les chenilles se transforment en chrysalides et deux semaines plus tard, les nouveaux papillons prennent leur envol qui se reproduiront immédiatement.
A noter que les défoliations massives en cas de surpopulation ne mettent pas en cause, à priori, la survie des espèces végétales sauf chez les sujets déjà malades ou affaiblis. Les cas d'invasion du Bombyx disparate se produisent rarement plus de deux ans consécutifs et reviennent par cycles d’une dizaine d’années. Ça a été le cas en 2009 et cet été 2019 en Provence. Entre temps, ce papillon reste présent à l’état endémique.
La question qu'on peut se poser porte sur les nouvelles larves qui naitront d'une génération pullulante ?
Il semble d'après les observations des années antérieures que le milieu naturel s’autorégule grâce à des agents pathogènes naturels du bombyx disparate et aux nombreux prédateurs dans le milieu naturel qui prendront le relais.
Chenille de Lymantria dispa en début de vie - 20 mm de long (Observée à Orléans)
Bombyx disparates mâles - Lymantria dispar (Observés à la Presqu'Île de Giens - été 2019)
Chenille et papillons mâles de Bombyx disparates - Lymantria dispar
(Observés ci-dessous à Porquerolles - été 2019)
Au quatrième stade larvaire, la chenille se reconnaît facilement
à ses paires de verrues bleues vers la tête et rouges sur l’abdomen.
Dernière mise à jour le 8 juillet 2019