Des castors prisonniers dans une écluse à Orléans…
Castor fiber
( Linnaeus, 1758 )
Ces castors ont été pris au piège dans le sas de l'écluse à Orléans,
pour les libérer, la porte de l’écluse a dû être ouverte !
Mammifère de la Famille des Castoridae couvert de poils, à queue plate et écailleuse.
Il mesure plus d'un mètre de long (queue d'environ 30 cm comprise) et pèse entre 15 et 35 kg maximum.
Les pattes arrières sont palmées.
Avec ses incisives particulièrement aiguisées, il est le plus gros rongeur aquatique d'Europe souvent confondu à tord avec le ragondin (Myocastor coypus, Famille des Echimyidae) pourtant trois fois plus petit ou encore avec le rat musqué encore plus petit.
Le castor peut nager jusqu'à la vitesse de 7 km/h et plonger en apnée plus de 10 minutes
C'est un animal crépusculaire et nocturne, difficile à observer en plein jour. Il faut être discret et patient pour avoir la chance d'en voir un, plutôt à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Les Castors vivent en groupes familiaux constitués en moyenne de 6 membres sur un territoire de 3 à 4 km.
Dans la ripisylve, un certain nombre d'indices témoignent de la présence des castors :
- Les nombreux copeaux restés à terre et aux petits arbres taillés en crayon à proximité des terriers-huttes qu'ils construisent.
- Les "coulées", ces petits sentiers qu'ils créent à force de passer aux mêmes endroits pour entrée ou sortir de l'eau et aller près de leur nourriture.
- Les petites buttes à castoreum - genre de galettes de sécrétion huileuse et odorante produitent par des glandes spécifiques de l'animal - qui marquent son territoire.
Avec leur activité de bucheron, les castors participent au développement de la biodiversité en fournissant de nouveaux habitats favorables à de nombreuses autres espèces : par exemple des frayères et des abris pour les poissons et les amphibiens,... Ils contribuent aussi au renforcement des berges grâce aux rejets et à l'enracinements des arbres coupés.
En France, les castors construisent rarement des barrages comme leurs cousins d'Amérique, mais chaque terrier comporte plusieurs entrées immergées, protégées par un enchevêtrement branchages, menant à une pièce principale où vivent les parents et les jeunes de l'année et qui sert de dortoir pendant la journée.
Traces trahissant la présence des castors sur les berges de la Loire en amont d'Orléans
Dans le département du Loiret, les castors, exclusivement végétariens, coupent des essences de bois tendres (jeunes peupliers et saules sont ses préférés) pour se nourrir et pour bâtir leurs terriers à entrées immergées. La plupart des branches qu'ils coupent ont un diamètre de 3 et 8 cm mais ils leur arrivent de s'attaquer aussi à des arbres de plus d'un mètre de circonférence qu'ils rongent en tournant autour du tronc jusqu'à réduire le diamètre à une quinzaine de centimètre, laissant au vent le soin de coucher l'arbre. Les besoins quotidiens d'un adulte sont d'environ 2 kg de matière végétale ou de 700 g d’écorce qu'il détache facilement avec ses puissantes incisives à croissance continue.
Les castors n'hibernent pas et restent donc actifs toute l'année. Prévoyants, ils font des provisions de branches coupées pour assurer leur subsistance, les écorces étant leur seule nourriture pendant l'hiver.
La gestation dure 100 jours, ce qui est très long pour un rongeur, mais les petits - de 1 à 5 selon les années - pèsent déjà dans les 500 grammes et ont déjà leur fourrure, leurs dents, rien ne manque ! Même les yeux s'ouvrent peu de temps après la naissance. De plus, ces nouveaux nés savent marcher et nager le jour même de leur venue au monde. Extraordinaire ! non ?
Après avoir disparu du bassin de Loire vers 1890 à cause de chasses excessives, une douzaine de castors d'Europe ont été réintroduits en aval d'Orléans il y a une quarantaine d'années (1974-1976). Un recenssement dans le Loiret effectué durant l'hiver 2000, a permis de compter 37 territoires familiaux et 17 sites accueillant au moins un individu. Pour autant, le nombre d'individus n'est pas connu avec exactitude.
Les prédateurs naturels (loup, lynx,...) du castor ont quasiment disparu en France, à l'exception peut-être de certains chiens errants de bonne taille. Le danger vient aujourd'hui des activités humaines et de leurs installations : Routes, barrages hydro-électriques, ouvertures subites de vannes,... Les pièges installés pour limiter les populations de ragondins et de rats musqués peuvent aussi décimer les castors.
Ce film présente une activité sur le thème du Castor (recherche de traces et indices, observation)
au sein d’un club CPN (Connaître et Protéger la Nature) ou en famille.
Sur les traces du castor by Fédération Club CPN
Dernière mise à jour le 9 février 2016